Lévriers d’Espagne, leur calvaire

Chaque année, en janvier, le même drame se joue en Espagne.
En Extremadura, en Andalousie, dans la province de Madrid et de Castilla de la Mancha…
Des centaines de galgos et de podencos faméliques errent, tentant de se cacher dans les fossés et aux abords des routes. Ce sont les lévriers utilisés pour la chasse au lièvre, c’est la fin de la saison, ils ont été abandonnés à leur sort par les leurs propriétaires: les chasseurs.

Selon les associations espagnoles, plus de 50 000 galgos et podencos sont ainsi « jetés » une fois la saison de la chasse terminée. L’horreur de ces abandons tient dans les méthodes sadiques utilisées : jetés au fond d’un puits pour qu’ils meurent de faim, pendus avec les pattes arrières touchant le sol pour que l’agonie soit plus longue, traînés derrière une voiture et laissés pour mort, battus à mort, brûlés vifs, ou encore mutilés, avec les deux pattes avant (ou d’un même côté) brisées ou sectionnées. L’imagination des galgueros est fertile pour faire souffrir ces pauvres bêtes. Les plus « chanceux » sont simplement abandonnés.

Autrefois, le galgo était considéré comme un chien aristocratique.
Posséder un galgo était un signe de distinction et de position sociale élevée. Cependant, déjà à cette époque, les seigneurs étalaient leur puissance en pendant les chiens des paysans qui osaient les défier en se procurant un lévrier.

Cette tradition macabre qui date du Moyen-Âge perdure encore de nos jours!!!

Le galgo a une silhouette élégante: une morphologie harmonieuse avec sa profonde poitrine et son ventre creusé. Des oreilles en rose, un long museau, un fouet de coursier et des cuisses athlétiques. C’est une évidence pour les paysans et tous les chasseurs de ces provinces espagnoles. Cependant, ce qu’ils ignorent, c’est que ce sont, comme les podencos, des chiens d’une incroyable gentillesse, sans aucune agressivité, obéissants et calmes, et qui se montrent très affectueux au sein d’une famille. Pour le galguero, il serait impensable de les laisser pénétrer sous leur toit. Bon nombre d’entre eux sont stupéfaits lorsqu’on leur montre la photo de leur ex-souffre-douleur adopté en France, allongé sur un sofa avec un enfant pendu à son cou.

Seuls 10% des milliers de galgos et podencos abandonnés chaque année sont secourus par les associations espagnoles. Ils sont placés en Belgique, en Hollande, en Allemagne et en France, l’opinion publique étant davantage sensibilisée à la protection animale. Hors des frontières ibériques, le lévrier retrouve enfin sa vraie place de chien de compagnie.

Cependant, cette planche de salut internationale s’amenuise au fil des ans. En Allemagne, les adoptions ont été réduites des ¾, à cause de la saturation des foyers. Le nombre de familles adoptantes n’est pas extensible à l’infini.

Des milliers de galgos et de podencos sont exterminés à la fin de chaque saison de chasse dans les perreras submergées par les abandons. Trop nombreux, ils sont gazés dans ces fourrières. Les doses utilisées sont les mêmes pour petits et grands chiens. Les petits meurent les premiers, mais les galgos et les podencos agonisent pendant des heures avant de succomber. Parfois, un second gazage est nécessaire pour les achever…

« Heureusement », les galgueros sont de plus en plus nombreux à choisir d’abandonner leur Galgo dans un refuge, même si les méthodes de détention de leurs Lévriers sont toujours aussi condamnables. Ils sont encore trop peu nombreux à oser s’adresser ouvertement aux associations pour abandonner leurs chiens. Beaucoup disent l’avoir trouvé ou qu’il appartient à un ami. Certains poussent le vice jusqu’à monnayer la vie des chiens qu’ils déposent…

Aujourd’hui, les actes de cruauté se font plus sournois. Les refuges retrouvent le matin plusieurs galgos ou podencos attachés à leur porte avec les pattes cassées, ou ils sont abandonnés dans des endroits retirés, attachés à un puits ou mutilés afin qu’ils ne puissent pas retourner chez eux… Malgré la maltraitance, les galgos et les podencos restent fidèles…

Pour effectuer leurs sélections, les galgueros font reproduire à outrance une ou deux femelles de bonne lignée. Ils possèdent, en général, une meute de 4 ou 5 galgos et un podenco, pour le flair. Quand on sait que chaque galga produit 8 ou 9 petits par portée, deux fois par an, on imagine aisément le nombre de galgos naissant année après année. Cette surproduction, sans contrôle des autorités, est dénoncée par les refuges qui n’arrivent plus à gérer le nombre trop important d’abandons.

IL EST TEMPS QUE LE GALGO ET LE PODENCO SOIENT CONSIDÉRÉS COMME DES ÊTRES VIVANTS ET NON PLUS COMME DES ARMES DE CHASSE JETABLES APRÈS UTILISATION.

En Espagne, il n’est pas dans les mœurs d’adopter un galgo ou un podenco. Considérés uniquement comme des outils de chasse, très peu de gens arrivent à imaginer qu’ils puissent être tout simplement de formidables compagnons. Là-bas promener un lévrier en laisse fait ricaner. Faire de lui un animal de compagnie serait une aberration. Seuls les chasseurs (galgueros) et les gitans cherchent à adopter les galgos et les podencos échoués dans les perreras… pour les tester à la chasse et les maltraiter à nouveau, qu’ils soient performants ou non.

Pour sauver ces lévriers de leur terrible destinée, une seule issue: l’adoption à l’étranger, là où les mentalités sont différentes.

QUE DIT LA LOI?

Si les pendaisons et autres tortures sur les galgos et les podencos sont interdites, le gouvernement espagnol ne fait rien pour faire cesser ces pratiques.

L’Espagne et le Portugal sont les seuls pays de l’Union européenne autorisant encore la chasse avec des lévriers.

L’association « l’Europe des lévriers » a rassemblé un collectif d’associations internationales de protection animale pour agir auprès du Parlement européen. Après une première tentative, nous nous sommes aperçus que, bizarrement, n’existe aucune réglementation au niveau européen pour protéger les animaux de compagnie de la maltraitance.

Cela suffit!
Depuis des années, des dizaines de bénévoles s’acharnent à sauver ces lévriers au prix de grands sacrifices, malgré l’indifférence d’une grande part de l’opinion publique et des autorités.

Pour un galgo ou un podenco sauvé, dix sont massacrés!

C’est un gouffre sans fond!
Nous voulons qu’une loi soit votée au niveau européen pour que cesse l’hémorragie! Il est impensable qu’au XXIe siècle, des pratiques barbares dignes du Moyen-Âge soient encore en vigueur en toute impunité.

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