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Béatrice Monnet

MARS 2010: NOTRE SAUVETAGE EN ANDALOUSIE ajouté le 27 mars 2011

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lucenaNous étions fous d’inquiétude. Après la terrible tempête qui s’est abattue sur l’Espagne, les appels des refuges étaient très alarmants. Les lévriers avaient de l’eau jusqu’au coude et les premiers cas de maladie étaient apparus. A Cordoue, le Guadalquivir avait débordé et charrié 30 cm de boue dans le refuge d’Alberto. Les chiens avaient dû être évacués. C’était une évidence : nous devions aller sur place constater les dégats.

La nature s’était tout particulièrement déchainée sur la région de Cordoue. Grâce à vos dons, nous avions pu acheter une pompe à eau pour Villa del Rio lors des premières inondations. Cette pompe a bien fonctionné. Il a quand même fallu trois jours pour venir à bout de la quantité d’eau qui avait inondé le refuge !!! Lorsque nous sommes arrivés, les chiens étaient au sec et en bonne santé. En revanche, le refuge d’Alberto était toujours impraticable. Nous avons appris que la municipalité de Cordoue lui a refusé de l’aider, car il n’avait pas payé une amende. Trente chiens ont failli mourir noyés pour « raisons administratives » !!!! Pire, ils vivent actuellement dans des conditions dramatiques enfermés dans un garage, car Alberto n’a pas d’autres lieux où les mettre. Ces garages sont encombrés d’objets de toutes sortes. Il y règne une puanteur insupportable. Une fois par jour, Alberto vient les sortir pour les lâcher sur un grand terrain et pour leur donner à manger. Les morsures sur certains chiens révélent qu’il y a des bagarres. En effet, les garages se trouvent dans une maison isolée où personne ne vit. Nous étions d’autant plus attristés par cette situation que nous savions qu’Alberto ne pourrait pas retourner dans son refuge avant plusieurs mois. Si ces garages pouvaient être une solution d’urgence, ils ne sont pas du tout adaptés pour ces chiens sur une longue durée. Faute d’une autre solution, nous avons décidé de faire passer ses lévriers en priorité pour le sauvetage prochain.

La chasse est terminée depuis février. Pourtant, vous ne trouverez pas de galgos pendus, car les paysans sont les champs d’oliviers pour la récolte. Les pendaisons viendront en avril, lorsque la récolte sera terminée. Pour l’heure, les galgos sont abandonnés dans les perreras. A Lucena, ils sont tellement nombreux qu’ils sont euthanasiés tous les trois jours. En temps normal, le délai légal est de dix jours. De toutes façons, cela ne change rien au sort des galgos, car la perrera est fermée au public. Il a fallu passer par plusieurs personnes initiées pour obtenir un passe droit. A l’intérieur, il y a une vingtaine de cages où sont entassés toutes sortes de chiens et des galgos. L’endroit est sale, l’eau pour boire est verte, les chiens piétinent dans leurs excréments. Certains sont mourrants et contagieux. Ils transmettent leur maladie à ceux qui sont encore sains. Inutile de les soigner, puisqu’ils sont destinés à être sacrifiés… Chaque regard est implorant. Insoutenable. J’ai honte d’être un être humain. De quel droit les hommes ont-ils décidé que ces vies devaient être supprimées ? Chacun de ces chiens crient leur volonté de ne pas mourir. Il faut prendre une décision. Nous en prenons cinq et nous chargeons Patricia de les mettre dans une pension canine, le temps de faire le nécessaire au niveau sanitaire. Nous les sortons pour dix euros chacun. Ils n’ont ni puce ni vaccin. On ne nous demande aucun papier d’identité. Nous prenons les galgos. Nous pouvons en faire ce que nous voulons… Pour eux, ça n’a aucune importance.

En Andalousie, un autre refuge nous préoccupe : celui de Jaen. Gala y est morte il y a deux jours, faute d’avoir reçu les bons soins. Au fond d’une ruelle, nous découvrons, horrifiés, un hall de 140 m2 où sont entassés une trentaine de chiens. Les galgos sont séparés par un grillage au milieu d’un brouhaha assourdissant. 5 galgos viennent tout juste d’être envoyé en Hollande et cinq autres nous ont été préparés. De sorte que nous ne voyons plus que 3 galgos dans l’enceinte. Nous avons peine à imaginer qu’une quinzaine de galgos ont pu vivre ici pendant plusieurs mois. Certains comme Turbo ou Candela y ont vécu toute une année !!! Comme ceux d’Alberto, les galgos de ce refuge doivent être adoptés en priorité…

Dans les voitures qui remontent vers Madrid, les galgos s’endorment calmement réconfortés par la chaleur de nos couvertures et le ronronnement du moteur. Parfois, on entend un gros soupir. Ils sont sauvés. Il nous reste un dernier refuge à visiter à l’ouest de Madrid : celui de Salamanca. Ici, les deux bénévoles font preuve d’un tel courage et d’une telle abnégation que nous avons décidé de les aider. Le refuge va bientôt être exproprié car la municipalité a décidé de construire des logements de luxe sur ce terrain. Les dernières pluies datent d’une semaine. Pourtant, les courettes ont encore de larges flaques d’eau stagnante. Les murs des abris sont humides. Ce refuge est dépourvu de tout. Deux camions de terre viendront la semaine prochaine pour absorber l’eau. Ils seront financés par EDL. Nous recherchons des fonds pour acheter des cages en bois préfabriquées qui isolent du froid l’hiver et de la chaleur l’été. Il faut également des petits panneaux solaires pour donner de l’électricité. Ce sauvetage nous a permis de mesurer les besoins rééls de nos amis Espagnols. Nous allons organiser une série de manifestations et rencontres afin de récolter des fonds pour leur venir en aide. En attendant, les galgos que nous avons remontés sont maintenant au chaud dans leur famille…

http://www.kizoa.fr/diaporama/d754088kP26140260o2/sauvetage-8-mars-aline